Le temps est venu. La lutte contre haine en ligne exige une action rapide !

Il est plus que temps. Les entreprises de médias sociaux doivent prendre au sérieux la lutte contre haine en ligne. Et le gouvernement doit veiller à ce qu'elles le fassent. 

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Richard Marceau
|29 octobre2021
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Il est plus que temps. Les entreprises de médias sociaux doivent prendre leurs responsabilités et s'attaquer sérieusement à haine en ligne. Et le gouvernement commence à faire en sorte qu'elles le fassent.

J'ai eu l'honneur d'être membre de la délégation canadienne lors du Forum international de Malmö sur la mémoire de l'Holocauste et la lutte contre antisémitisme qui a eu lieu au début du mois.

Tout au long des réunions, des appels répétés ont été lancés pour que des mesures soient prises à l'encontre de haine en ligne et antisémitisme, appels auxquels nous devons répondre.

Il est temps d'agir.

Les médias sociaux ont une face cachée qu'il faut combattre. Ces éléments obscurs peuvent être trouvés sur nos plateformes de médias sociaux les plus populaires, polluant ces forums avec des contenus haineux antisémites, anti-noirs, anti-asiatiques, anti-indigènes, misogynes, islamophobes et homophobes. Ces messages, vidéos et mèmes sont faciles à découvrir et à partager.

Qu'il s'agisse d'intimidation épouvantable dans des classes en ligne, de "Zoom-bombing" de services synagogaux par des néo-nazis ou de conspirations dangereuses sur les origines de la pandémie, les Canadiens sont exposés quotidiennement à un barrage de messages en ligne haineux et diviseurs.

Je travaille au Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), un leader dans la lutte contre haine en ligne. Nous sommes les premiers à constater les effets dangereux de l'Internet antisémitisme. Selon l 'Anti-Defamation League, "Hitler avait raison", ou une version de ce slogan, a été tweeté plus de 17 000 fois au cours d'une seule semaine en mai.

La communauté juive n'est pas seule. Selon une enquête menée en 2021 par la Fondation canadienne des relations raciales, 42 % des répondants ont vu ou subi des commentaires haineux ou du contenu incitant à la violence en ligne, et les Canadiens plus jeunes et racialisés sont nettement plus susceptibles d'être confrontés à cette haine.

Au forum de Malmö, le premier ministre Trudeau a promis : " Au niveau national, notre gouvernement s'est engagé à présenter une nouvelle législation pour lutter contre les préjudices en ligne. " La législation est une protection bien nécessaire pour les Canadiens contre haine en ligne et antisémitisme.

Nous nous félicitons de l'engagement du gouvernement à déposer un projet de loi pour lutter contre les préjudices en ligne, notamment haine en ligne. Nous sommes impatients de travailler avec le gouvernement - et tous les partis de la Chambre - pour produire un projet de loi qui établira une nouvelle norme internationale dans la réglementation de haine en ligne .

Les risques de l'inaction sont trop importants pour être ignorés.

Nous savons que le site haine en ligne peut se transformer en violence dans la vie réelle. La mosquée Al Noor et le centre islamique Linwood de Christchurch ainsi que la synagogue Tree of Life de Pittsburgh en sont des exemples notables. Il nous incombe à tous, avant qu'il ne soit trop tard, de combattre haine en ligne avec les meilleurs outils disponibles.

Il existe un large soutien parmi les Canadiens pour s'attaquer à ce problème. Le sondage de la Fondation canadienne des relations raciales cité plus haut indique que 93 % des Canadiens croient que le discours haine en ligne et le racisme sont des problèmes, dont 49 % croient qu'il s'agit de problèmes " très graves ".

La même étude a montré qu'au moins 60 % des Canadiens croient que le gouvernement fédéral a l'obligation d'adopter des règlements pour prévenir les discours et les comportements haineux et racistes en ligne. Seulement 17 % préfèrent que le gouvernement n'intervienne pas du tout.

Certains prétendent que la législation à venir est trop précoce ou qu'elle ne fait pas l'objet d'une consultation suffisante. Nous ne sommes pas d'accord.

Au printemps 2019, le Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes a passé des mois à étudier la question, et il a produit un rapport complet en juin de la même année.

Le gouvernement a depuis mené de larges consultations, tant formelles qu'informelles. Arif Virani, alors secrétaire parlementaire du ministre de la Justice, a tenu des consultations officielles. Le ministre du Patrimoine de l'époque, Steven Guilbeault, a tenu d'autres consultations avec de nombreux intervenants, y compris des groupes industriels et communautaires. À l'été 2021, le ministère du Patrimoine a tenu un autre processus de consultation, et de nombreuses organisations ont fait part de leurs propres commentaires aux ministres, aux députés, aux membres du personnel et aux fonctionnaires.

En outre, l'étude en comité d'un futur projet de loi sur les préjudices en ligne donnera aux Canadiens une autre occasion de présenter leurs points de vue.

Nous reconnaissons le point de vue des militants de la liberté d'expression qui craignent toute intervention du gouvernement et qui, par conséquent, s'opposent à une intervention contre haine en ligne. Mais ce n'est pas une question de choix.

Nous pouvons avoir une législation qui sert de bouclier contre les dangers de haine en ligne tout en équilibrant le droit à la liberté d'expression.

Il est certain que la liberté d'expression est une valeur canadienne fondamentale. Grâce à un projet de loi soigneusement élaboré, nous sommes convaincus que le Parlement peut à la fois protéger notre droit collectif d'exprimer en ligne des opinions même impopulaires ou controversées et veiller à ce que toutes les diverses communautés soient protégées contre les contenus dangereux et haineux.

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Richard Marceau est vice-président des affaires extérieures et avocat général du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA).

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A propos de Richard Marceau
Richard est un ancien membre du Parlement, un avocat, un auteur publié, un militant des droits de l'homme et une personne passionnée par l'histoire juive.