Dossier de consultation : Forum national sur la lutte contre les crimes de haine, le terrorisme et l'antisémitisme

Dossier de consultation : Forum national sur la lutte contre les crimes de haine, le terrorisme et l'antisémitisme
Objectif
L'objectif de ce document est de discuter et d'affiner les principales recommandations politiques pour répondre aux problèmes croissants de l'anarchie, du terrorisme, de la radicalisation et de l'antisémitisme au Canada. Il met en évidence la sous-utilisation des lois existantes et propose des stratégies concrètes pour que le gouvernement, les forces de l'ordre et les organisations communautaires travaillent ensemble pour lutter contre ces problèmes.
Questions clés et recommandations politiques
A. Leadership du gouvernement et volonté politique
1. Déclaration du gouvernement et engagement à agir
Pour la communauté juive, le forum ne sera couronné de succès que s'il se conclut par la publication d'une déclaration contenant des engagements explicites en matière d'action. Une déclaration forte, signée par tous les responsables politiques et les forces de l'ordre participant au forum, devrait reconnaître la montée de l'antisémitisme et s'engager à la combattre avec tous les outils disponibles. Elle devrait nommer des problèmes spécifiques et s'engager à nommer des solutions spécifiques, y compris les solutions politiques énumérées dans ce document et les recommandations de la commission de la justice de la Chambre des Communes. de la Chambre des Communes sur l'antisémitisme au Canada. sur l'antisémitisme au Canada. Le forum doit se conclure par un résumé des principales conclusions, des recommandations politiques et des mesures à prendre pour tous les participants.
2. Clarifier le rôle du procureur général
De nombreux crimes de haine, en particulier la promotion délibérée de la haine (paragraphe 319(2)) et l'apologie du génocide (paragraphe 318(1)), requièrent l'accord du procureur général pour être poursuivis. La procédure d'autorisation entraîne souvent des retards, ce qui nuit à la dissuasion et à la sécurité publique, et manque d'uniformité entre les provinces. La poursuite des crimes de haine devrait être prioritaire et le processus de prise de décision devrait être rationalisé afin de garantir une action rapide dans les cas de discours haineux ou de violence évidents. Les procureurs généraux des provinces devraient établir et communiquer des lignes directrices concernant le moment où ils accordent leur consentement pour engager des poursuites en vertu de ces articles du code pénal. Cela garantirait une application plus systématique de ces dispositions et faciliterait le travail des procureurs de la Couronne dans l'obtention du consentement requis.
B. Réformes juridiques
1. Lacunes de la législation sur le terrorisme
Les lacunes de la législation canadienne sur le terrorisme devraient être comblées par une mise à jour du code pénal afin de fournir des orientations plus claires et des mesures d'application plus strictes en ce qui concerne l'apologie du terrorisme. Plus précisément, l'introduction du crime de "glorification du terrorisme" empêcherait les manifestations publiques d'admiration pour les entités terroristes figurant sur la liste canadienne. Cela contribuera à prévenir la radicalisation et la propagation d'idéologies extrémistes, y compris celles liées aux crimes de haine.
2. "La législation sur les "zones à bulles
Depuis les attentats terroristes du 7 octobre contre l'État d'Israël, les communautés juives du Canada ont été témoins de manifestations inquiétantes visant les lieux de culte et les institutions communautaires qui desservent les enfants, les personnes âgées et d'autres membres vulnérables de la société. communautaires qui accueillent des enfants, des personnes âgées et d'autres membres vulnérables de la société. Les autorités municipales, provinciales et fédérales devraient adopter des lois sur la sécurité d'accès et établir des zones de sécurité pour protéger les institutions des communautés ethnoculturelles, raciales, sexuellement et sexuellement diverses et religieuses (y compris les lieux de culte, les centres communautaires, les fournisseurs de services sociaux et les écoles) contre les protestations.
3. Prendre en compte la motivation haineuse avant la condamnation
Actuellement, les motivations haineuses des crimes ne sont prises en compte qu'au moment de la condamnation, ce qui signifie que ceux qui s'en prennent à la communauté juive du Canada peuvent bénéficier d'une libération sous caution et causer d'autres dommages avant qu'un tribunal ne se prononce sur leur haine. Pour protéger la communauté juive du Canada et toutes les personnes visées par des crimes de haine, la motivation haineuse d'un crime devrait également être prise en considération lors des audiences de libération sous caution.
C. Coopération entre la communauté et les services répressifs
1. Financement des unités spécialisées dans les crimes de haine et des outils d'application de la loi
Un financement national adéquat devrait être alloué aux unités spécialisées dans les crimes de haine et à la formation des forces de l'ordre à l'ensemble des outils de répression criminelle et municipale disponibles pour lutter contre la haine. Une attention particulière doit être accordée à la formation des officiers de police et des élèves officiers sur la reconnaissance et la réponse à l'antisémitisme, à l'antisionisme et à d'autres formes de discours de haine. Le personnel chargé de l'application de la loi connaît mal l'histoire et les manifestations modernes de l'antisémitisme. Les agents devraient recevoir une formation régulière et spécialisée sur le sujet, y compris sur la différence entre la critique légitime d'Israël et l'antisémitisme déguisé en antisionisme. Cette formation devrait s'appuyer sur la définition de l'antisémitisme de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'HolocausteAIMH) et sur les récentes lignes directrices du gouvernement. Les forces de l'ordre devraient également investir dans l'amélioration de leurs capacités linguistiques en arabe et en farsi afin d'améliorer l'identification des crimes de haine en temps réel.
2. Identifier les symboles de haine et les idéologies extrémistes
De nombreux policiers ne connaissent pas les symboles et les signes associés aux groupes haineux. Une formation spécialisée devrait être proposée afin que les forces de l'ordre puissent identifier les symboles de haine, comprendre les idéologies extrémistes et détecter la présence de groupes terroristes opérant sur le territoire national. Par exemple, la reconnaissance de symboles tels que "l'arbre gharqad", associé au Hamas, est cruciale pour identifier les activités extrémistes.
3. Financement des besoins en matière de sécurité juive et communautaire
S'engager à financer et à soutenir le développement du réseau de sécurité juif (JSN) dans la région du Grand Toronto et du réseau de sécurité communautaire (CSN) à Montréal et dans d'autres villes créant des programmes similaires. Ce programme comprendrait un centre d'opérations d'urgence fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à Toronto pour la surveillance des menaces en temps réel et la coordination avec les forces de l'ordre, ainsi qu'un soutien supplémentaire adapté à Montréal pour répondre aux besoins régionaux. Il comprendrait également un programme amélioré de surveillance de quartier permettant aux membres de la communauté de surveiller et de signaler les incidents dans les villes à population juive, notamment Montréal, Vancouver, Toronto et Winnipeg. Il convient également d'augmenter le financement des programmes provinciaux qui renforcent la protection de la communauté juive, notamment le programme d'infrastructure de sécurité de l'Alberta (Alberta Security Infrastructure Program). Programme d'infrastructure de sécurité de l'Alberta et le Ontario Anti-Hate Security and Prevention Grant.
4. Transparence des accusations de crimes de haine
La transparence dans la communication du nombre et des types d'arrestations favorise la confiance du public, renforce la responsabilité et contribue à un bien-être social plus large. Les services répressifs et les procureurs devraient donner la priorité aux efforts systématiques visant à mettre en œuvre et à maintenir la transparence. En outre, si aucune charge n'est retenue à la suite d'une arrestation, les raisons et le contexte devraient être fournis afin de renforcer la confiance du public dans notre système judiciaire et dans la société en général. Pour améliorer cette situation, les gouvernements devraient publier les rapports d'incidents de crimes de haine dans un rapport annuel du bureau du Solliciteur général ou d'un autre ministre approprié.
D. Application de la législation existante
1. Protection des Juifs et de l'ordre public
Si le droit de manifester est fondamental, il doit être mis en balance avec la nécessité de maintenir la sécurité et l'ordre publics. Des politiques claires devraient être adoptées et mises en œuvre pour gérer les manifestations publiques lorsqu'elles deviennent des troubles à l'ordre public, réduisant ainsi leur efficacité en tant que plateformes de diffusion de la haine. Pour concrétiser cet engagement, il est essentiel de s'assurer que les services de police connaissent parfaitement les lois, les arrêtés et les règlements en vigueur, qu'ils disposent des moyens financiers nécessaires et qu'ils ont mis en place des plans appropriés pour le contrôle des foules. La police doit avoir la volonté et la capacité d'appliquer les lois existantes, quels que soient l'heure, le lieu ou le sujet de la manifestation. Sans ces mesures, les services de police sont confrontés à d'importantes difficultés pour prévenir le vandalisme, les discours haineux et la violence à l'encontre des Juifs au Canada. Pour une liste complète des lois existantes qui peuvent être utilisées pour protéger la communauté juive du Canada, veuillez vous référer au document suivant Recours en matière de droit pénal pour lutter contre la haine.
2. Renforcement des capacités et des connaissances en matière de poursuites
Pour assurer la sécurité de tous les Canadiens, le ministre de la Justice et le procureur général du Canada devraient s'engager avec leurs homologues provinciaux et territoriaux à encourager la création de postes de procureurs de la Couronne dédiés spécifiquement aux poursuites pour crimes haineux, dirigés par des professionnels formés aux formes contemporaines de l'antisémitisme. Ces postes s'ajoutent aux unités spécialisées dans les crimes de haine et à la formation des forces de l'ordre.
3. Améliorer le signalement des crimes haineux et la collecte de données
Pour lutter adéquatement contre l'antisémitisme , nous devons avoir une vue d'ensemble des crimes haineux commis au Canada. Actuellement, la collecte, l'analyse et le signalement des données sur les crimes haineux varient d'une juridiction policière à l'autre et d'une province à l'autre. Pour résoudre ce problème, les gouvernements devraient normaliser et rendre obligatoire le signalement des crimes haineux par tous les services de police à travers le Canada.
4. Expulsion des non-citoyens condamnés pour des délits antisémites ou liés au terrorisme
Au cours de l'année écoulée, plusieurs cas très médiatisés de complots terroristes déjoués par des immigrants ou des néo-Canadiens ont été signalés. La loi actuelle prévoit l'expulsion des personnes condamnées à des peines de plus de six mois, mais l'application de la loi n'est pas uniforme. Pour protéger l'intégrité du système d'immigration du du Canadaet la sécurité intérieure du pays, le gouvernement du Canada devrait veiller à une application plus stricte des lois d'expulsion existantes pour les non-citoyens reconnus coupables de crimes antisémites graves ou liés au terrorisme.
Conclusion et appel à l'action
La lutte contre les crimes haineux, le terrorisme et l'antisémitisme exige des efforts coordonnés de la part des organismes gouvernementaux, des forces de l'ordre et de la communauté juive du Canada. Les politiques proposées se concentrent sur le renforcement des cadres juridiques, l'amélioration de la formation et la garantie que les autorités ont la volonté, les connaissances et les ressources nécessaires pour agir efficacement. Ce n'est qu'en s'engageant clairement à s'attaquer de front à ces questions, tant sur le plan politique que juridique, que le Canada pourra réduire la prévalence des crimes et construire une société plus sûre et plus inclusive.
En prenant ces mesures, le Canada peut commencer à répondre plus efficacement aux préoccupations croissantes en matière d'anarchie, de radicalisation, de terrorisme et d'antisémitisme et créer un environnement sûr et inclusif pour tous ses citoyens.
