Hier matin, nous nous sommes réveillés avec cette nouvelle dévastatrice : des Juifs réunis pour célébrer Hanoukka à Sydney, en Australie,ayant été assassinés lors d'une attaque terroriste antisémite ciblée. Il s'agissait de parents et d'enfants, de grands-parents et d'amis, des familles comme les nôtres.
Alors que les Juifs du monde entier sont en deuil, les messages de sympathie affluent, à juste titre. Il est important de pleurer les morts et de réconforter les survivants. Mais cela n'empêchera pas la prochaine atrocité, tout comme cela n'a pas empêché la vague d'antisémitisme violent à laquelle nous assistons actuellement.
Nous avons vu les conséquences mortelles d'une haine violente et incontrôlée envers les Juifs aux États-Unis, au Royaume-Uni et maintenant en Australie Dans chaque cas, la violence a été précédée d'un schéma familier : une incitation soutenue, la normalisation de la haine antisémite et la tolérance envers les extrémistes célébrant le terrorisme... jusqu'à ce que les mots se transforment en effusion de sang.
Ici, au Canada, nous assistons à ce processus de radicalisation depuis le 7 octobre. Depuis plus de deux ans, des militants haineux envahissent nos rues, brandissent les drapeaux de groupes terroristes, harcèlent les Canadiens juifs et appellent ouvertement à la violence.
Pour aggraver encore la situation, les agences de sécurité nationale canadiennes ont mis en garde contre des acteurs étrangers, notamment le régime iranien, qui cherchent à exploiter l'antisémitisme et les idéologies extrémistes pour nuire aux Canadiens.
En tant que Juifs, nous avons été confrontés à cette haine à maintes reprises au cours de notre histoire, et nous y avons survécu. À Hanoukka, nous nous souvenons que les Maccabées ont été confrontés non seulement à la violence physique, mais aussi à une vision du monde qui exigeait le silence, la soumission et l'abandon moral.
Mais comme nous le rappelle Rav Meir Soloveichik,allumer la menorah de Hanoucca n'est pas seulement un acte de commémoration, mais un acte de proclamation publique. Le miracle, explique-t-il, ne réside pas seulement dans l'huile qui a brûlé au-delà de toute attente, mais aussi dans un peuple qui a refusé de cacher sa vérité, qui a compris que la lumière devait être affichée ouvertement, même dans un environnement hostile.
Cet enseignement s'applique directement à notre époque. Lorsque la haine est excusée, lorsque l'extrémisme est justifié et lorsque l'antisémitisme est rejeté, l'obscurité peut se répandre. Et l'un des résultats mortels est les scènes horribles dont nous avons été témoins sur une plage de Sydney.
Ce qui nous amène à une vérité qui doit maintenant être énoncée clairement et mise en œuvre avec courage :
La lutte contre l'antisémitisme est un combat pour le Canada lui-même.
Elle exige que les dirigeants politiques regardent ces problèmes en face, les dénoncent pour ce qu'ils sont et prennent des mesures globales et coordonnées pour lutter contre cet extrémisme haineux avant qu'il ne devienne violent.
l ne s'agit pas seulement d'une communauté. Il s'agit de défendre les valeurs démocratiques, la sécurité publique et les fondements moraux de notre pays, qui sont de plus en plus menacés.
Cette année, exposer publiquement nos menorahs est plus qu'une tradition ou une mitzvah. C'est une déclaration au monde entier : Nous ne cesserons jamais d'être publiquement et fièrement juifs.
En cette fête de Hanoukka, nous réaffirmons cette promesse. Et nous exigeons que les responsables à tous les niveaux dans ce pays, du Parlement à votre mairie locale, prennent des mesures pour protéger le Canada.
Am Yisrael Chai,
Noah Shack
Chef de la direction
